Civilisation 0,7

Réflexions sur le monde et la direction que prend notre société: le mur.

Huxley et Orwell ou comment expliquer il y a plus de 60 ans la société d’aujourd’hui

Huxley et Orwell ou comment expliquer il y a plus de 60 ans la société d’aujourd’hui

S’il ne fallait garder que deux auteurs pour comprendre notre société dans le sens global du terme, il ne resterait qu’eux deux : Aldous Huxley et George Orwell. Ces deux écrivains de ce qui était considéré à leur époque et même de nos jours comme de la science-fiction, avaient réussi à eux deux, à décrire au détail près l’ensemble des mécanismes de la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui. Ce qui intrinsèquement fait de ces ouvrages des  récits qui ne sont plus de « science-fiction ». Ce qui alors, a de quoi faire peur…

Les deux romans, absolument brillants, sur lesquels nous allons nous étendre sont 1984 écrit par George Orwell en 1949 et Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley, écrit en 1932. Ces deux romans sont sûrement les deux meilleures dystopies jamais écrites avec Fahrenheit 451 de Ray Bradbury. La dystopie est une œuvre de fiction qui veut mettre en place un futur pessimiste pour l’humanité, et voir comment la société serait disposée dans cette situation. Elle va à l’opposé de l’utopie qui elle, décrit un monde idéal. Dans ces deux livres, deux visions différentes du monde sont présentées, mais les deux auront en commun d’être cauchemardesques. Ces deux visions pourraient paraître complètement opposées, et c’est ce que beaucoup voyaient à l’époque, cependant il n’en est rien, car avec la compréhension de ces deux mondes, qui ne sont plus des univers de science-fiction, il est possible d’expliquer avec tous les détails nécessaires la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui. Il est tout de même fou de recourir à des ouvrages de plus de 60 ans alors que les auteurs aujourd’hui ont tant de mal à expliquer notre monde.

 

Le contexte

 

Comme d’habitude sur ce blog, il me faut une raison particulière, un déclenchement, pour lancer mon processus d’écriture d’un article. Ici cependant, il ne sera pas vraiment important. Je connais Orwell depuis un certain temps déjà, mais c’est la découverte relativement récente des travaux d’Aldous Huxley, et la confrontation de leurs idées qui m’a fait réaliser à quel point elles s’imbriquaient à la perfection, et constituaient le puzzle qu’est notre société moderne. Je me suis rendu compte à quel point chacun dépeignait un aspect différent, et comment, mélangé, on obtenait une vision d’ensemble parfaite. Et cette vision, qui, fut décrite il y a près de 80 ans par Huxley, et il y a 60 ans par Orwell, cette anticipation incroyable, ne pouvait me donner qu’encore plus envie de partager cette découverte ici, sur ce blog. Il est important de préciser que d’autres personnes ont déjà avancé cette vision1.

Mais de quoi parlent ces bouquins ? 1984 dépeint une société où la peur est de mise et la population est contrôlée par la force. Big Brother y est introduit, cette instance de surveillance universelle, ainsi que le novlangue, que nous verrons plus tard. En revanche, dans Le meilleur des mondes, les gens vivent « heureux », dans un monde aux plaisirs abondants et accessibles, mais toutefois séparés en différentes classes sociales. Huxley y introduit les manipulations génétiques, l’eugénisme, ainsi que la passivité de l’homme et son conditionnement pour le rendre heureux. Apparemment, ces mondes n’ont rien en commun, cependant il est déjà possible d’entrevoir certains éléments s’appliquer à notre société. Au lieu d’énumérer chacune de leurs idées, nous allons constamment les confronter, et ainsi voir leur application immédiate dans notre monde. Si Orwell représente le noir et Huxley le blanc, notre société, elle, est grise…

 

La classe dominante

 

Il existe cependant un autre point commun aux deux œuvres : la présence d’une classe dominante. Ces personnes, qui sont une extrême minorité, veulent ainsi assouvir le reste de la population. Et ainsi, seules leurs méthodes pour y parvenir diffèrent, puisque le résultat est le même. Il n’est pas difficile déjà d'appliquer ce concept à notre société, il y a une classe dominante de millionnaires et de milliardaires, les 1% les plus riches, qui possèdent 40% des richesses de notre planète2, et refuser d’y croire, c’est se voiler la face. Il s’agit là de sources officielles. L’écart est sûrement encore plus grand, et si on continue ce raisonnement en utilisant le principe de Pareto, on obtiendrait alors des différences encore plus spectaculaires. Pour avoir une meilleure idée de qui ces personnes peuvent être, cliquez ici. Cependant cette classe n’est pas différente des autres et du prolétariat et ainsi n’est toujours pas séparée du reste de la populace par un procédé génétique, l’eugénisme, comme dans Le meilleur des mondes ou encore mis en scène au cinéma dans le film Gattaca. Ils restent humains, ont des journées de 24h, et ont toujours besoin d’aller aux toilettes comme les autres. Cependant, je pense que cela ne saurait tarder…

De plus en plus on commence à introduire la notion de choisir l’embryon désiré par fécondation artificielle. Son introduction est discrète, on évoque que c’est pour ne pas garder les fœtus atteints de maladie génétiques, comme la trisomie 21 par exemple, facilement identifiables, et cette pratique jusque-là, est louable. Cependant d’un point de vue génétique, déterminer si le fœtus aura une maladie génétique ou quelle sera la couleur de ses yeux, c’est exactement la même chose. Et pour l’appliquer dans notre société, il n’y a qu’un pas à faire. Et cela, donner la liberté aux parents de pouvoir choisir la couleur des cheveux et des yeux, c’est de l’eugénisme, et c’est plus que jamais un thème d’actualité. Il ne manque plus qu’à découvrir le « gène de l’intelligence », et là, on ne pourra faire machine arrière. Heureusement que des scientifiques nient sont existence, et pensent que seule une prédisposition génétique est possible, mais que l’environnement une fois la personne née, ferait le reste3. Est-il nécessaire de préciser que ce système de sélection sera géré par des entreprises privées et coutera beaucoup d’argent ? Atteindre cet extrême, autoriser une telle différence au niveau de la santé elle-même entre le peuple et les riches, est la toute dernière étape que notre société doit atteindre pour devenir parfaitement « orwello-huxleyienne ». La prophétie funeste qu’annonçaient alors les deux auteurs, serait accomplie. Le reste, nous y sommes déjà. Allons-y, lançons nous dans le grand bain.

 

Là où l’un voit la violence, l’autre voit le plaisir, pour nous occulter la vérité

 

« Big Brother vous regarde ». Cette phrase évoque énormément. Le fait que la plus insignifiante des actions soit captée par les innombrables caméras du monde d’Orwell, le fait que ces action soient acheminées vers les analystes de la classe dominante et que la police soit envoyée en représailles si ces actions ne correspondent pas au code de bonne conduite du parti dans 1984, le fait que Big Brother exprime une peur omniprésente. La disparition de l’intimité, le fait que toute action menée se retrouve exposée à la classe dirigeante, telle est le monde décrit par Orwell. La surveillance et la réduction des libertés comme moyen de contrôle des masses amené à son paroxysme. La dissuasion de se rebeller contre le pouvoir par la peur comme sorte de prévention. Est-ce un thème d’actualité ? Il est évident que oui. Sortez dans la rue, observez autour de vous, repérez les innombrables caméras dans les lieux publiques. La raison donnée par les instances pour l’installation de ces caméras ? La sécurité.

Huxley et Orwell ou comment expliquer il y a plus de 60 ans la société d’aujourd’hui

Suite aux attaques terroristes de Paris du 13 Novembre 2015, le gouvernement a procédé à une réduction substantielle des libertés individuelles comme le droit de manifester publiquement, qui fut sévèrement visible lorsque les forces de l’ordre réprimandèrent des manifestations lors de la COP21 par exemple, ou le droit d’inciter au boycott contre les produits d’Israël ou encore le fait que de nombreuses perquisitions furent réalisées4. La raison invoquée ? La sécurité. Cette dynamique fut également observée aux Etats-Unis suite aux attaques du 11 Septembre 2001, qui donna naissance à la signature du Patriot Act, ou encore le nombre inconcevable de caméras installées au Royaume-Unis suite aux attaques du métro de Londres en 2005. Sécurité, sécurité, sécurité. Cependant, à chaque nouvelle attaque terroriste, c’est un pas supplémentaire fait vers la surveillance totale, Big Brother. A chaque attaque, c’est une nouvelle mesure de surveillance installée, et après le traumatisme d’une attaque terroriste, cela passe comme une lettre à la poste, le peuple ne dit rien.

Ce n’est plus un mystère, Internet est surveillé plus que tout, et pas besoin des révélations d’Edward Snowden pour en avoir le cœur net, même si celles-ci eurent le méritent d’ouvrir les yeux à beaucoup de monde. Les réseaux sociaux, les emails, les informations de comptes créés, tout cela finit inévitablement dans les serveurs des « 5 yeux » (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, Australie et Nouvelle-Zélande). Les smartphones, les tablettes et même les télévisons connectées n’y échappent pas, Big Brother est partout, Big Brother est mobile. Il y a quelque chose qui m’étonne sincèrement, suite aux révélations de Snowden. Il a confirmé et donné des preuves irréfutables que les gouvernements nous espionnaient, balayant les doutes des derniers sceptiques. Quelle fut la réaction du peuple à ce véritable scandale, à cette atteinte cataclysmique aux libertés fondamentales dictées par la démocratie ? Rien. Des gens dans les rues, des manifestations, des émeutes ? Non, au lieu de cela, le commentaire devenu célèbre, et je cite :

 

« Oui mais bon, si t’es pas content avec ce monde-là, tu n’as qu’à aller vivre dans la nature comme un ermite »

 

Je l’entends à chaque fois que j’évoque le problème et j’imagine combien, ô combien Snowden doit être déçu. Il risque sa vie pour les révélations qu’il a fait, le gouvernement états-unien veut le voir pendu au bout d’une corde. Il s’attendait à des émeutes, un bouleversement et une contestation sévère de la part du peuple, mais il n’en fut rien : tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le meilleur des mondes ? Oui, car cette passivité est explicable grâce à Huxley et ainsi nous allons voir la première polymérisation de leurs idées.

Dans la dystopie qu’il a créé, la surveillance générale n’est pas nécessaire. Les gens sont privés de liberté, mais se contentent de leur condition. Pour Huxley la peur n’est pas une nécessité pour assouvir le peuple et maintenir le pouvoir de la classe dominante. Le plaisir en revanche lui, en est la base. Il décrit lui-même l’Homme comme « un animal à l’appétit quasi-infini pour la distraction5 ». Il insiste sur le fait que peu importe la volonté de vouloir prévenir ou faire prendre conscience à la population que le monde dans lequel elle vit est invivable, l’Homme sera inévitablement détourné par son appétit de plaisir, de distraction et de facilité. Ces mots furent écris par Huxley lui-même dans l’essai Retour au meilleur des mondes, car il voulait manifester à quel point on se dirigeait vraisemblablement vers le monde qu’il avait décrit en 1932. C’était en 1954. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Comme vous pouvez le voir, dans le meilleur des mondes, en compagnie de Big Brother.

 

Huxley et Orwell ou comment expliquer il y a plus de 60 ans la société d’aujourd’hui

Il est déjà trop tard, et il sera dur, très dur, de faire machine arrière. On voyait ces deux dystopies comme un futur cauchemardesque, et bien cela tombe à pic, nous sommes dans les deux en même temps. Pourquoi serait-ce dur de faire machine arrière ? A cause de l’information. Une fois qu’un régime orwellien ou huxleyien est installé, il n’y a qu’un seul moyen de le renverser : convaincre les gens de se rebeller contre la classe dominante. Comment y parvenir ? Grâce à l’information. C’est effectivement la seule preuve, la vérité qui peut faire réaliser au peuple que la classe dominante agit en réalité contre son bien-être. La seule raison qu’aurait alors le peuple de prendre ses responsabilités en mains, de prendre les armes, et de renverser les instances, par tous les moyens possibles. Ainsi, le pouvoir doit se préoccuper du seul élément qui pourrait lui faire tout perdre, et de ce fait, limiter l’accès de la population à l’information

Pour Orwell, c’est simple : il faut priver le peuple d’information. Il faut transformer la vérité, la filtrer, la rendre moins lourde, l’omettre pour mettre en avant des mensonges à sa place. Toute technique est bonne pour empêcher le peuple d’y accéder, de réfléchir, et ainsi agir. Dans le roman, le passé est systématiquement changé par le parti, laissant le peuple dans l’impossibilité de savoir si le monde avant sa montée au pouvoir, était meilleur ou pire. Le laissant dans l’impossibilité de vérifier n’importe quelle information lorsque n’importe quel doute surgit. Là encore, faut-il vraiment faire le parallèle avec notre société ? Comités de censure, policiers sur Internet, informations et points de vue biaisés, livres ou documentaires interdits etc. Il suffit de regarder la Chine pour s’en rendre compte. Mais cependant, c’est une technique de nos propres gouvernements occidentaux de dire cela, car cela dévie l’attention, et on oublie vite que dans nos journaux et à la télévision, l’information est manipulée exactement de la même manière. Il suffit d’abandonner CNN, BBC ou le 20h de TF1 pendant un instant et de regarder Al-Jazeera ou RT pour s’en rendre compte6. Je le dis sincèrement, essayez. C’est un tout autre point de vue qui y est présenté, et c’est seulement à cet instant là que l’on se rend compte à quel point nos chaînes d’informations occidentales sont loin, très loin de faire mieux que la Chine. Et là encore, la négation arrive souvent en regardant RT. « Mais non, ce sont les russes qui mentent » ou « c’est de la propagande », ce sont des commentaires que j’ai souvent entendu. Cependant, une grande partie des journalistes recrutés par RT sont États-uniens ou Européens. Des journalistes frustrés justement, de ne pas pouvoir faire du véritable journalisme. Larry King, célébrissime présentateur états-uniens sur CNN par exemple ? Il est parti sur RT, dans le plus grand des silences.

Huxley et Orwell ou comment expliquer il y a plus de 60 ans la société d’aujourd’hui

La réalité avec RT, c’est que les États-Uniens sont extrêmement embarrassés. Effectivement, c’est une chaîne d’information qui donne l’actualité dans un anglais parfait, le tout d’un standing élevé, et pire, sur le sol états-uniens. Une épine insupportable dans le pied de l’oncle Sam. Emir Kusturica, réalisateur Serbe de renommée mondiale, a même déclaré que la 3ème Guerre Mondiale, si elle devait voir le jour, commencerait avec les Etats-Unis bombardant les locaux de RussiaToday. Tout ceci donc, d’après Orwell, pour contrôler l’information, et cacher la « vérité ».

...

 

Pour Huxley en revanche, rien de tout cela n’est nécessaire. La vérité est là, quelque part, accessible, mais il y a deux choses qui se produisent alors :

 

  • La vérité est noyée dans la surinformation et l’océan de plaisir.
  • L’Homme voit la vérité, mais reste passif et ne passe pas à l’action.

 

Pour Huxley, il n’y aucune raison d’interdire les livres, personnes ne voudraient les lire. L’Homme serait trop absorbé par les distractions, les plaisirs et la facilité. Il entrerait alors dans un état de paresse psychologique et de nihilisme passif, qui empêcherait toute révolte, si jamais la vérité, par le plus grand des hasards, viendrait à arriver sous son nez. Nous en avons la preuve avec la totale passivité que provoqua les révélations choquantes de Snowden, aucune réaction.

C’est un fait, dans notre société, la vérité est parfaitement accessible, cependant elle nécessite soit du temps, soit un léger travail de réflexion. La vérité se trouve sûrement entre BBC, Aljazeera et RT, ou sur des blogs au plus profond d’Internet créés par des « sonneurs d’alerte », ces gens qui ont travaillé pour les instances puissantes, et grâce à l’humanité qui leur restait, ont réussi à réaliser que ce qu’ils faisaient n’était pas correct, et ont voulu ainsi révéler la vérité au peuple, vérité vu de l’intérieur. Snowden fait partie de ces gens-là, il s’y connait en surveillance, il a travaillé pour la NSA, société de surveillance états-unienne. À Snowden s’ajoute toutes ces personnes qui ont dénoncé les excès des entreprises pharmaceutiques, du tabac, de l’armée ou encore l’un des plus marquants qu’il m’ait été donné de voir, le témoignage d’un « assassin économique », dont la seule occupation était d’affaiblir ou de tuer un dirigeant d’un pays qui ne voulait pas se soumettre à la volonté des Etats-Unis7. Et là encore, il y a un mélange entre Orwell et Huxley dans notre monde : ces donneurs d’alerte sont souvent discrédités, réduits au silence et leurs révélations et vidéos, traquées, mais ils sont tout de même relativement accessibles. La vidéo du témoignage est se trouve dans les sources à la fin de cet article. Un mélange de fermeté, mais aussi de laxisme, car les instances savent que les gens ne réagiront pas.

La vérité est noyée à la télévision. Entre les pubs interminables, les débats stériles, dit de « branlette intellectuelle », les jeux télés, les infos people, nous nous sommes pervertis et désormais sommes devenus plus apathiques que jamais. Nous sommes devenus une société aux besoins triviaux, basée sur des éléments banals. Distraits jusque dans la moelle, incapables d’agir, nous recherchons l’argent, le fait d’être musclé en prenant des compléments alimentaires et en s'entassant dans des gymnases à courir sur des tapis roulants, les jeux vidéo, la violence cathartique dans les films, la consommation inutile… Tout cela nous enlève l’envie de nous révolter, de bouger, d’agir, et donc cela enlève la nécessité à la classe dominante de se donner le mal de retirer la vérité, si facile d’accès. On dit que le citoyen, que l’on appelle le consommateur (on ne s’en cache même plus), a toujours le choix : il vote, il choisit les produits qu’il achète et il a le choix de se rebeller si cela ne lui convient pas.

Non, il n’a pas le choix, c’est aussi simple que ça. Il y a des gens qui étudient pendant 5 ou 7 ans à l’université les techniques de marketing et de ventes de produits aux gens, les entreprises milliardaires investissent des sommes gargantuesques en neuromarketing, les meilleurs scientifiques étudient le cerveau afin d’en comprendre son fonctionnement détaillé. On met des substances odorantes sensées stimuler les zones de plaisir du cerveau dans les produits nettoyants de McDonalds8, on utilise des musiques choisies sur mesure dans les magasins pour inciter à la consommation : ce sont les 5 sens qui sont stimulés et caressés dans le sens du poil pour vous inciter à acheter. Non, vous ne choisissez pas, on a choisi pour vous. On joue avec l’inconscient, la suggestion douce et non invasive, et la première caractéristique de l’inconscient, c’est qu’il est ignoré de la conscience. Et ça, Huxley l’avait déjà prévu. Il avait dit que nous deviendrons des moutons apathiques, et bien nous sommes devenus des moutons pathétiques.

Il y a un programme de télé réalité qui existe dans énormément de pays qui se nomme « Big Brother ». C’est un programme d’une vanité sans nom, où le principe est de simplement observer les candidats enfermés dans une maison, de la même manière que Big Brother le ferait dans 1984. Un équivalent en France serait Secret Story par exemple. Les programmes de ce style font partie du brouillard qui cause notre apathie, car ce genre d’émission stimule et provoque les sensations les plus primaires chez l’Homme : la joie, la haine (des candidats qu’il n’aime pas), la tristesse etc. Les ménagères pleurent devant ce reality show, les adolescents y passent leur après-midi entière à les regarder. Et un élément qui sert l’apathie (Huxley) et qui se nomme Big Brother (Orwell), ce n’est pas du génie ça ?

 

La ferme des animaux

 

Il y a un cas particulier qu’il faut mentionner et qui représente au mieux ce qu’il y a d’écrit dans cet article. Orwell écrivit aussi en 1945, dans sa progression logique vers 1984, un livre intitulé La ferme des animaux. Ce livre, très bref et que je recommande vivement, prend la forme d’une fable, d’apologue, avec des animaux pour protagonistes. Extrêmement symboliste, cette fable fut vite reconnue comme une vive critique du système communiste, et l’impasse qu’il représentait pour Orwell. Ce sont les animaux d’une ferme, emmenés par un porc sage et intelligent (Lénine, voir Marx) à se rebeller contre leur fermier (le Tsar). Lénine s’éteint alors, et le passage du flambeau est assuré par deux cochons (Staline et Trotski), qui se disputent sur toutes les décisions à prendre. Evidemment, le porc représentant Trotski se fait évincer, et c’est Staline qui se retrouve au pouvoir. Il s’ensuit alors une manipulation sans précédent du peuple. Chaque animal représente un élément du régime Stalinien, telle que la Pravda, la police politique, l’église Orthodoxe, les exilés, et même les états européens, qui ne font rien, sont représentés par les fermes voisines.

Il y a une erreur à ne pas faire avec ce livre, et c’est de penser que cette critique se limite à l’URSS des années 40. Effectivement, il est fou de voir comment tout ce qu’Orwell y dénonce s’applique à la perfection à notre société du XXIème siècle. Effectivement, lors des scènes où le cochon qui représente Staline, trouve un moyen de prendre une décision qui vient à l’encontre du peuple, et qu’il voit ce dernier douter, alors entre en jeu les moutons, qui représentent l’église Orthodoxe qui crient en cœur « deux pattes pas bien, quatre pattes bien » rappelant aux animaux (le peuple) le fondement même de leurs actions : les humains sont les ennemis, les animaux sont des amis. Cette action a pour résultat de faire accepter la motion, en faisant penser au peuple « mais c’est vrai après tout ». Comment ne pas voir ici le manque de mémoire des électeurs et les moutons qui représentent la télévision ? La télévision est là, en bruit de fond, pour dissiper les doutes du peuple. Le dirigeant s’apprête à enlever une liberté fondamentale acquise par le peuple suite aux révoltes et autres manifestations, puis alors, la télévisons est là, pour rappeler « mais non, on est en démocratie, tout va bien, on lutte pour la même chose », et ainsi, soudain, le peuple devient amnésique.

Suite aux attentats de Paris du 13 Novembre 2015, de nombreuses libertés individuelles ont été enlevées sans vergogne, comme la liberté de manifester. Cette liberté fait partie des plus profonds fondements de la Démocratie et des valeurs républicaines, acquises au cour de sanglantes révolutions et révoltes lors des siècles passés, la Révolution française, les luttes des syndicats, Mai 1968 etc. Et là, soudain, en un coup de balai, elle est enlevée. Comme ça, sans plus, c’est aussi facile que cela. Le doute est semé dans la tête du peuple, mais alors, les moutons de la télévision et les médias sont ici pour bêler en cœur que cela est fait pour notre sécurité, pour nous défendre. Et alors, la mention est adoptée, et dans le silence le plus complet, ce sont des siècles de luttes balayés et oubliés en une journée. Le peuple se remet au travail, alors que de nombreuses personnes se retournent dans leur tombe…

Le mariage parfait, en un bouquin de 100 pages à peine, entre les idées d’Orwell et d’Huxley. Êtes-vous bien sûr de ne pas être un animal ?

 

La passivité du peuple

 

Orwell pensait que ce qui nous faisait peur causerait notre perte, alors qu’Huxley lui pensait que c’est ce qui nous faisait le plus plaisir qui serait notre fin.

Quand on est salarié (soit une grande partie de la population active tout du moins en France) et que l’on travaille de 9h du matin jusqu’à 18h ou plus, que l’on rentre à la maison après avoir passé 2h dans les transports, que l’on mange, que l’on s’occupe des enfants et de sa maison et que l’on a 5 semaines (et encore…) de congés payés, une question me vient à l’esprit : quand est-ce que le citoyen lambda a le temps de s’informer ? Quand est-ce que le consommateur peut prendre le temps de s’assoir et de se poser pour réfléchir à sa condition et sa place dans la société et de la malveillance de la classe dominante si, par chance, il sait qu’elle existe ?

Bon, je suis malhonnête, il lit bien le journal pendant le petit-déjeuner et regarde le 20h de TF1 pendant le dîner. Les informations données par le gouvernement et mâchée par la classe dominante. Celles qu’il faut justement éviter. Ce sont elles qui invoquent la peur, puis ensuite changent de sujet pour parler de thèmes plus décontractés. Est-ce un hasard si la guerre en Syrie ou la crise des réfugiés actuelle soient toujours présentées en premier et que les informations cinéma, culture et people le soient à la fin ? On nous fait peur, on rappelle que le monde est un dépotoir et le repère des plus vils êtres humains, que ça explose de partout, que des innocents meurent chaque jour et que des pauvres succombent à la faim, mais après, une petite caresse dans le sens du poil pour nous rappeler combien nous avons de la chance d’être dans un pays occidentale, et que nous sommes en sécurité :

 

« Pauvres Syriens mince… c’est triste leur situation… Tiens, nouvelle exposition au centre Pompidou. Ça a l’air pas mal. Tiens, Brad Pitt joue dans un nouveau film. Il faut que j’aille le voir. Ah, maintenant c’est la pub. »

 

Publicité basée sur exactement la même technique. Par exemple, on présente l’image d’enfants joyeux, qui rigolent et qui jouent ensembles. Et ensuite une assurance vie est affichée à l’écran. Une pub pour une vulgaire société d’assurances. Les images d’enfants invoquent la peur chez le consommateur. La peur de voir ses enfants malheureux, la peur qu’il leur arrive quelque chose. La peur de ne pas leur laisser le meilleur future possible, ou la peur même d’avoir des enfants. La solution ? La caresse dans le sens du poil : l’assurance vie. Le consommateur l’assimile alors, tout naturellement, comme résolution au problème causé par la peur. Une assimilation de concepts solides comme du béton armé. Un procédé simple comme bonjour mais diablement efficace. La création de la demande, et la proposition de l’offre. Un siècle qu’on se rend compte que cela marche à la perfection. Le besoin créé par la peur, et la solution présenté de manière paisible. Orwell et Huxley respectivement. Cela marche avec pratiquement toutes les pubs. Après le 20h de TF1 et les pubs, il est déjà bientôt l’heure de se coucher. Le consommateur s’endort alors en se demandant s’il a une assurance vie, et lors de la prochaine séance ciné avec les amis, il recommandera le film avec Brad Pitt, sans vraiment savoir pourquoi… Et j’aime bien Brad Pitt bon sang. Il est cool dans Fight Club et Burn After Reading.

Tout cela pour dire que le consommateur n’a tout simplement pas le temps. Il est impossible pour lui de réussir à avoir l’information adéquate, réfléchir et ensuite agir, dans toute cette société constamment noyée dans le nuage de la surinformation. S’il arrive éventuellement à passer les deux premières étapes, pour les plus éveillés d’entre vous par exemple, la dernière, la plus importante, elle, n’arrive jamais. Et c’est pour cela que je m’attriste car malheureusement, si le peuple ne réagit pas, ce n’est pas de sa faute. Si j’en suis là, et que vous en êtes là aussi, en train de lire ces lignes, c’est que quelque chose s’est produit et vous a incité à rechercher des informations supplémentaires sur la société et la classe dominante peut-être, et que surtout, vous en avez eu le temps. Quelque chose dans votre vie, vos parents, vos amis, un documentaire trouvé par hasard, vous a simplement intrigué, ou carrément, vous a complètement ouvert les yeux sur le sort réservé à notre simple classe de dominés. Vous êtes chanceux, car la grande majorité des gens ne connaitront jamais cela. La société est trop bien faite, et laisse très peu de chance au peuple pour la réflexion. C’est pour cela que les manifestations arrivent rarement, et même de moins en moins.

Le système se perfectionne de plus en plus, on comprend de mieux en mieux comment contrôler, amadouer et manipuler notre cerveau depuis l’invention de l'IRM. Le tout s’accélère, et le peuple est de plus en plus docile. Snowden révèle qu’on nous espionne en utilisant notre ordinateur et notre téléphone. Génial. Un peu plus tard sort Windows 10 qui dans ses conditions d’utilisation stipule clairement que les données personnelles seront collectées9. Microsoft ne s’en cache même plus comme tous le faisait avant. La classe dominante ne s’efforce même plus à rendre la chose discrète, ils savent que le peuple ne réagira pas. Quelle fut la réponse, là encore, de la populace ? La création d’article sur comment éviter cette collecte de données. La remise en question de la classe dominante qui prend la direction prédite par Orwell et Huxley, de la chute des libertés et de l’invasion de notre vie privée ? C’était trop demander. Ceci correspond, dans toutes les règles de l’art, à un doigt d'honneur de la part de Microsoft à Snowden :

 
Huxley et Orwell ou comment expliquer il y a plus de 60 ans la société d’aujourd’hui

Le novlangue comme dernier rempart

Bienvenue maintenant dans cette dernière partie qui concerne l’élément le plus incroyable de tout ce bazar : le novlangue. Si Huxley vous semblait pour le moment « gagner » la bataille avec Orwell au niveau de la meilleure prédiction, c’est bien ici qu’Orwell rattrape son éventuel retard. Le novlangue, cet élément crucial, qui se met en place discrètement, risque plus tard d’être notre futur mur de Berlin devant lequel nous nous agenouillerons en pleurs, et sur lequel nous nous briserons les mains jusqu’au sang en le frappant car nous n’aurons aucun moyen de passer au travers. Ce sera le dernier rempart diabolique de la classe dominante avant sa chute. Sa solution de dernier recours même quand quelques illuminés du peuple auront découvert la vérité. Une solution machiavélique pour nous calmer, et cette fois… pour de bon, sans aucune possibilité de revenir en arrière. Attention, c’est parti.

Pour ceux et celles qui ne sont pas familiarisés avec ce concept, le novlangue est la langue de plus en plus utilisée dans le monde du roman 1984. Elle n’est pas encore complètement adoptée au moment où se déroule le récit, mais elle est déjà développée et est en phase de se généraliser, sous sa forme définitive. Sa particularité ? C’est une langue vague, simpliste et sans aucune nuance. Son développement ne consiste pas à créer de nouveaux mots, comme il est très bien expliqué dans le roman, mais bien de détruire les mots. Le novlangue est alors « la seule langue qui perd des mots au lieu d’en gagner ». Un exemple : prenons le mot « bon ». Il n’y a alors plus aucune nécessité d’avoir un mot comme « mauvais ». Si quelque chose est le contraire de bon, alors il devient « Inbon ». Mais, les mots « merveilleux », « fantastique » et « splendide » ? Remplacés par « Plusbon » et « Double-plusbon », qui font très bien l’affaire. Le manque de richesse et de nuances sont les piliers fondamentaux du novlangue. Vous l’aurez compris, si on enlève toute richesse et nuance, les gens auront de plus en plus de mal à exprimer des concepts complexes. Ce langage permet d’exprimer ses sentiments d'une manière bancale mais suffisante, pouvoir communiquer de manière acceptable avec son voisin (le strict minimum pour une stabilité sociale donc), mais comment exprimer sa volonté de révolution si le mot « révolution » n’existe plus ? Comment voir et comprendre un mensonge si on ne sait même plus ce que cela veut dire ? Comment communiquer nos découvertes à nos voisins ? Vous l’aurez compris, le novlangue sera la perte du peuple. La classe dominante aura ainsi fait disparaître une potentielle révolution avant même qu’elle n’éclate.

Bien, mais est-ce que cela nous concerne ? Oui. Cela n’est vraiment pas évident à voir, mais pourtant nous y sommes en plein dedans. Un élément assez représentatif par exemple : la télé-réalité. Ce genre de programme accueille, il faut bien le dire, des candidats à l’intelligence et à la culture très (très) en retrait. Dans des proportions parfois disproportionnées. Bien sûr il ne faut pas généraliser… ou si. Beaucoup de ces personnes ont déjà été allumées pour cette raison, et c’est pour cela que je ne remuerai plus le couteau dans la plaie en donnant des noms. Ces personnes sont ce qui, il n’y a pas très longtemps, étaient considérées comme des échecs scolaires. Elles ne pouvaient que rarement accéder aux professions les mieux considérées (et payées… observons comme cela est souvent lié), et étaient condamnées à des tâches bien moins gratifiantes. Avoir cette culture insuffisante était un handicap et n’était absolument pas un modèle de succès social. Il suffit de regarder de nos jours un peu ce genre de programme pour s'en rendre compte. Plus que se concentrer sur les trames vaseuses, les scénarios bidon ou autres sentiments primaires comme la haine ou la jalousie souvent de mise, concentrons-nous sur la capacité des candidats à s’exprimer. Le problème est là : manque de vocabulaire flagrant, manque d’expression, de nuance, etc. Observez le nombre de fois qu’un candidat bégaye ou doute en regardant fixement la caméra, il n’arrive tout simplement pas à trouver les mots pour exprimer ce qu’il a envie de dire. Novlangue, bienvenue, installe-toi confortablement, fait comme chez toi. La télé-réalité en est la meilleure représentation pour le moment.

Mais le plus grave est à venir. Car ce n’est pas dramatique en soi si les candidats utilisent déjà un semblant de novlangue à leur insu, le plus grave, c’est que ces programmes ont une audience énorme. Chaque soir, et ce, peu importe le pays, ce sont des millions de téléspectateurs qui s’entassent devant leur télé pour voir ces émissions. De plus en plus de gens regardent, et de plus en plus de gens les prennent en exemple. La télé-réalité est devenue quelque chose qui était impensable auparavant: un modèle de réussite sociale. Il est devenu « cool » de passer à la téléréalité, il est devenu « cool » et « marrant » de regarder ça chez soi. Le novlangue se répand ainsi, avec le mécanisme millénaire de l’apprentissage : l’exemple. On va imiter ces personnes qui ont du succès, qui ont « réussi ». Le langage écrit y passe aussi, quand je regarde la majorité des commentaires écrits sur Youtube… Ce n’est même pas au niveau de l’orthographe ou de la grammaire, ce sont les cadets de nos soucis, mais rien qu’au niveau de l’expression des idées, des concepts, il y a une véritable incapacité à réaliser cette tâche qui semble pourtant si simple. C’est une lente chute, une lente dégradation du langage, très progressive.

Un autre pas de géant dans cette direction est le fait que Facebook compte bientôt ajouter de nouveaux boutons au lieu de son simple « like ». Bientôt, les utilisateurs pourront exprimer des « love », des « haha », des « wow », des « sad » et des « angry », pour chaque nouvelle photo ou statut. Je tiens à préciser que je cite Facebook, ce n’est pas moi qui ai simplifié à ce point l’expression de ces sentiments. Ce sont vraiment des « wooow » et des « hahaha ». Je trouve ça très grave. C’est mieux que le simple « like », mais ces boutons ont été inclus car certaines personnes se sont plaintes de cette unique possibilité mais ces mêmes personnes se sont dites très satisfaites de ces nouveaux ajouts lors des tests. C’est apparemment suffisant, 6 émotions au totale. Enormément de gens dans le monde utilisent Facebook quotidiennement, et beaucoup de personnes dans mon entourage sont scotchées devant presque toute la journée. Cela peut donner un conditionnement extrêmement puissant, et je pense irréversible. A force de voir ces 6 uniques réactions possibles à chaque photo et statut, des centaines de fois par jour, qui sait ce que cela pourra donner. Croisons les doigts pour que ces 6 émotions ne soient pas les dernières émotions que nous ressentiront dans un avenir non si lointain, pour le restant de nos jours.

 

Huxley et Orwell ou comment expliquer il y a plus de 60 ans la société d’aujourd’hui

 

 

Ainsi, en exposant de la sorte tous ces outils et autre techniques utilisées par la classe dominante, Orwell et Huxley avaient tout prévu, il y a plus de 60 ans. Cela me surprend toujours, pourtant nous y voilà. Nous sommes déjà dans cette dystopie, dans ce monde cauchemardesque mais, comme le disait Huxley, ô combien agréable sur bien des points. On se plaint, on se plaît encore à le faire, mais finalement, on accepte notre condition et on se dit que cela va s’améliorer et qu’en travaillant plus, on arrivera à être heureux, c'est-à-dire, avoir de l’argent. On joue avec nos sens, notre esprit, notre bon sens, pour nous faire peur, puis nous rassurer, en nous caressant dans le sens du poil avec une petite dose de plaisir bien calculée. Quelques remontants (alcool, café et cigarettes) pour palier le stress, et hop, encore une nouvelle semaine dans le meilleur des mondes.

Considérons notre vie comme une application mobile. Lorsqu’on l’a télécharge, comme toute application qui se respecte, on doit accepter des conditions d’utilisation que nous ne lisons même pas. Et ainsi, lorsque nous venons en ce monde, sans les lire, nous acceptons les conditions qui détermineront notre vie future. Nos conditions d’esclavage (d’utilisation, pardon) sont écrites noir sur blanc dans les merveilleux ouvrages (toujours légaux donc profitez-en) que sont 1984 et Le meilleur des mondes. Sans petites lettres, sans astérisques, sans conditions obscures. Noir sur Blanc.

 

Huxley et Orwell ou comment expliquer il y a plus de 60 ans la société d’aujourd’hui
Huxley et Orwell ou comment expliquer il y a plus de 60 ans la société d’aujourd’hui
Huxley et Orwell ou comment expliquer il y a plus de 60 ans la société d’aujourd’hui
Huxley et Orwell ou comment expliquer il y a plus de 60 ans la société d’aujourd’hui
Huxley et Orwell ou comment expliquer il y a plus de 60 ans la société d’aujourd’hui
Huxley et Orwell ou comment expliquer il y a plus de 60 ans la société d’aujourd’hui

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Références et notes

  1. Neil Postman, Se distraire à en mourir, 1982

Même si l’auteur tient absolument à trancher et à donner raison à Huxley plutôt qu’Orwell, comme si ces derniers avaient entrepris une compétition à la meilleure prédiction du future, ce livre est un bon point de départ

  1. http://www.theguardian.com/money/2006/dec/06/business.internationalnews
  2. Les scientifiques sont très partagés sur le sujet. Cependant, les travaux de chercheurs réputés comme Robert Sapolsky et Gabor Mate vont même dans l’autre sens en montrant que la part des gènes est négligeable et que (presque) tout est dû à l'environnement.
  3. http://tempsreel.nouvelobs.com/attentats-terroristes-a-paris/20151118.OBS9717/etat-d-urgence-nombreuses-perquisitions-cette-nuit-dans-toute-la-france.html
  4. Aldous Huxley, Retour au meilleur des mondes, 1958
  5. Je tiens à préciser que ce sont les versions en anglais de ces sites d’informations qu’il faut consulter. Les pages dans les autres langues n’ont pas le standing de la version anglaise. Ceci s’explique en voulant contrer la campagne états-unienne de l’information sur son propre terrain, en anglais.
  6. https://www.youtube.com/watch?v=y-a6jzU0YgQ

Je tiens à préciser que le visionnage de ce documentaire fut précédé d’une splendide publicité pour le trading online. Les pubs son souvent orientées en fonction de nos gouts sur Youtube, cependant, des commentaires avaient déjà fait la remarque de ce fait… comment dire… si ironique.

  1. http://www.dailymail.co.uk/femail/article-2538568/REVEALED-The-tricks-fast-food-restaurants-use-eat-more.html
  2. http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/08/03/windows-10-polemique-au-sujet-de-la-vie-privee_4710159_4408996.html
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